LE VARROA

 

Le Varroa (Varroa jacobsoni) est un acarien d'origine asiatique qui a été découvert en France en 1982.

 

Il est maintenant bien connu des apiculteurs, du moins pour les dégâts qu'il peut occasionner dès lors qu'il tend à pulluler.

 

Par sa forme générale le Varroa ressemble à un minuscule crabe "tourteau" ou "dormeur" (Cancer pagurus) dont la taille serait de l'ordre du mm. La comparaison s'arrête là car le Varroa est très aplati et doté de pattes à la fois très courtes, et très puissantes.

 

Elles permettent au parasite de se déplacer au sein de la ruche, mais surtout de s'agripper sur l'hôte et de s'y installer pour consommer (tout en se laissant véhiculer à l'occasion). Pour finir le Varroa est doté d'un rostre acéré qui lui permet de perforer les téguments de l'abeille, et de puiser ainsi au plus vif de son "garde-manger".

 

Ce parasite de la famille des Gamasidés s'attaque aux abeilles adultes, mais également aux larves et aux nymphes, autrement dit au couvain.

 

Comme tout parasite le Varroa vit aux dépens de son hôte, et dans la mesure où une même abeille peut en héberger plusieurs, on imagine aisément que ladite abeille finisse par dépérir, et même à périr tout court.

 

Au niveau du couvain cette acariose génère souvent des malformations, ce qui hypothèque le devenir de l'insecte, et à terme celui de la colonie. Suite à une prolifération sévère, et non traitée, une ruche peut se voir totalement dépeuplée en quelques années. La petitesse du parasite ajoute évidemment au caractère insidieux de son attaque, et bien souvent ce type d'acariose est découvert à un stade déjà avancé.

 

La prévention passe par l'élevage de souches d'abeilles en quelque sorte "résistantes", ou plus exactement aptes à se débarrasser du parasite, et par le fait à plus ou moins l'éliminer.

Le blocage de ponte, la destruction de couvain mâle, le changement de reine et les divisions peuvent aussi permettre de reduire la pression de varroa sur les colonies.

Il est nécessaire de procéder à des examens minutieux des ruchers (avec comptage de varroas), ou par celui des abeilles mortes de fraîche date, ce qui peut permettre de déceler l'acariose avant qu'elle ne se généralise.

 

Les traitements (acaricides bio ou conventionnels) constituent pour l'heure la seule parade, mais leur efficacité est rarement effective à 100 %, d'autant que l' "accoutumance" finit par induire des souches plus ou moins résistantes.

En pareil cas l'apiculteur est souvent tenté d'augmenter le dosage, ou la fréquence des traitements, mais la meilleure solution est de changer de produit, et plus exactement de principe actif.

 

Bien entendu, et c'est là une évidence, tout traitement doit posséder une AMMafin d'être compatible avec la vie même des abeilles, mais également avec la qualité gustative et sanitaire du miel.

 

Au final, et même si les acaricides ne sont pas forcément la panacée, ils permettent le plus souvent de ramener le taux de "parasitage" à un niveau acceptable en regard du développement normal d'un rucher, et donc de sa production mellifère.