LE FRELON ASIATIQUE : UN PROBLÈME MAJEUR POUR LES APICULTEURS

 

Depuis le début des années 2000, le frelon asiatique a fait son apparition sur le territoire français et il a aujourd’hui colonisé la quasi-totalité du pays, à l’exception de la Corse. Cette année 2020 aura été particulièrement difficile pour les apiculteurs avec une pression très forte sur les ruches dans de nombreux territoires. Face à cela, force est de déplorer encore une fois l’inaction de l’Etat dans la lutte contre ce ravageur. Bien qu’étant le 1er pays colonisé en Europe, la France est aussi le plus inactif dans son soutien à l’apiculture face au frelon. L’UNAF demande donc à l’Etat de travailler dès aujourd’hui à un réel plan d’action pour préparer l’année prochaine.

 

Le frelon asiatique Vespa velutina est un fléau pour les ruches, de par la prédation directe exercée sur les abeilles mais également du fait du phénomène de paralysie que son vol stationnaire induit chez une ruche qui y est confrontée : incapable de sortir pour récolter ses ressources alimentaires, la colonie devient très affaiblie et vulnérable.

 

Du fait de conditions climatiques propices (hiver et printemps doux), l’année 2020 s’est révélée très favorable au développement du frelon. Selon certaines estimations, la pression aurait été 4 à 5 fois supérieure à l’année précédente .

 

Ainsi dans l’Est, Philippe Gaulard, apiculteur professionnel en Côte-d’Or, rapporte qu’à partir de fin

août-début septembre, « 5 à 6 frelons étaient présents en permanence devant ses ruches. Aujourd’hui, avec l’arrivée du froid, la pression retombe mais ils sont encore présents ». Pour Richard Legrand, apiculteur en Dordogne dans le Sud-Ouest, « ici aussi, globalement, la prédation est plus alarmante que ces dernières années et elle provoquera immanquablement de fortes mortalités dans les ruchers. La lutte en fin de saison s’avère difficile et décourageante. Certains apiculteurs, particulièrement chez les amateurs, pensent à abandonner l’apiculture. Et les impacts sur les abeilles ne sont que la partie émergée de l’iceberg, les espèces sauvages, insectes et oiseaux, sont eux-aussi mis à rude épreuve.

 

Néanmoins, lorsque le piégeage des fondatrices est bien réalisé, les impacts sont moins importants, mais pour être vraiment efficace, il doit s’organiser collectivement. » Dans le Sud, Yasmina Leclerc, apicultrice en voie de professionnalisation dans le Vaucluse, le confirme : « la prédation a été très forte cette année. A titre d’exemple, la moitié des colonies de notre rucher-école sont mortes. La pression est telle que j’ai dû nourrir mes ruches très tôt et que je vais mettre en hivernage des colonies affaiblies et stressées, qui je l’espère, survivront à l’hiver. Entre le piégeage, les équipements de protection des ruches, le nourrissement des colonies, etc. le coût de la lutte contre le frelon commence à être très difficile à supporter  ».

 

Depuis son apparition il y a environ 15 ans, la France n’a pas déployé de réel plan d’action. Contrairement à certains de ses voisins européens pourtant plus tardivement touchés, elle n’a pas mis en œuvre de lutte coordonnée pour protéger l’apiculture, fondée sur le piégeage de printemps des reines fondatrices, la destruction systématisée des nids et le soutien à la filière apicole dans la protection au rucher.

 

Pour Christian Pons, président de l’UNAF : « contre le frelon asiatique, fléau pour l’apiculture et les insectes sauvages, nous demandons à l’Etat de préparer dès aujourd’hui la lutte de 2021. S’il est aujourd’hui impossible d’éradiquer cette espèce, des preuves scientifiques émergent et montrent que des méthodes sont efficaces pour protéger les ruches mais ces dernières supposent une lutte coordonnée à l’échelle d’un territoire qui doit être préparée dès aujourd’hui. »

Sources : (COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L'UNAF)

 

Crédit photo : U.N.A.F

Cet insecte, étranger à la « chaîne écologique » de nos régions, s'avère être un redoutable prédateur de tous les insectes : abeilles d'élevage et sauvages, mais aussi guêpes, papillons, mouches…

 

Il n'a lui même aucun prédateur, ce qui contribue à expliquer la rapidité de son développement.

 

Son aptitude à se mettre en vol stationnaire à l'affût de ses proies lui confère une parfaite efficacité.

 

Son appétit insatiable de ressources protéinées, avec lesquelles il nourrit ses larves, fait de lui un véritable destructeur de la biodiversité.

LE FRELON ORIENTAL, UN NOUVEL ARRIVE D'ASIE

 

Nouvel arrivé en France, le frelon oriental fait beaucoup parler de lui depuis qu'il a été détecté dans un quartier de Marseille en octobre 2021. La bête aurait été acheminée par bateau et se serait installée dans la ville phocéenne où elle aurait trouvé un climat propice à son développement.

 

Comment reconnaître le frelon oriental ?

 

Le frelon oriental est de la même taille que le frelon européen (Vespa cabro) soit d'une longueur de 18 à 25 mm pour une ouvrière et jusqu'à 35 mm pour une reine. Il s'en distingue par sa couleur rousse et son aspect glabre. La partie antérieure de la tête est jaune, tout comme une bande présente sur son abdomen au niveau des 3e et 4e segments.


 

Vespa orientalis, plus connu sous le nom de 'frelon oriental' est un insecte de la famille des hyménoptères.

Il est originaire du Sud du bassin méditerranéen, d'Asie et du Moyen-Orient

 

Il se plaît dans les zones urbanisées mais aussi dans les espaces bien dégagés et ouverts. Jusqu'alors sa présence n'avait été détectée que dans le Sud de l'Italie, en Grèce, à Malte et à Chypre. En Espagne, il serait implanté en Andalousie.

 

Il a pour particularité d'être très actif aux heures les plus chaudes, notamment l'après-midi ce qui le distingue des autres frelons.

 

L'animal est annuel, c'est à dire que toute la colonie meurt dès les premiers frimas. Seules les futures reines fécondées vont survivre et passer l'hiver à l'abri. Ce n'est que lorsque les températures seront adéquates au printemps que la reine sortira de la cavité choisie comme refuge. Elle se consacrera alors à construire un début de nid pour y pondre ses œufs qui deviendront ses ouvrières.

 

Cette espèce apprécie les bâtiments désaffectés pour y construire son nid souvent souterrain, parfois à même le sol, dans un trou, ou une anfractuosité de maçonnerie. A l'extérieur, ce qui est bien plus rare, le nid peut être installé dans un arbre ou être construit sur un bâtiment toujours de préférence dans une zone aride plutôt qu'humide, ce qui le différencie encore du frelon asiatique.

 

Lorsqu'il est aérien et exposé aux éléments, le nid est alors couvert d'une enveloppe grise faite de cellulose de bois dissoute par la salive mêlée à de la terre.

 

Le nid du frelon oriental est plus petit et bien moins peuplé que celui du frelon asiatique, toujours impressionnant par son volume et la population qu'il abrite.

 

Le frelon oriental est-il dangereux pour l'Homme ?

 

Pour l'Homme, ce frelon n'est pas plus dangereux qu'un autre, il occasionne une piqûre très douloureuse qui peut se répéter à plusieurs reprises puisque contrairement à l'abeille, il ne perd pas son dard.

 

Si la personne n'est pas allergique au venin des hyménoptères et que la piqûre ne se situe pas au niveau de la bouche et de la gorge, nul besoin de s’inquiéter. Sinon, les secours devront être appelés d'urgence tout comme dans le cas de piqûre de guêpe, d'abeille ou de tout autre espèce de frelon.

 

Cet insecte annuel n'est pas plus agressif qu'une guêpe ou qu'un frelon classique tant que le nid n'est pas approché de trop près et qu'il ne se sent pas en danger (grands gestes, tentatives de le tuer, coinçage par accident ...), il n'attaque jamais spontanément et sans raison.

 

Il pose cependant un souci aux apiculteurs car il s'agit d'un féroce prédateur d'abeilles dont il nourrit ses larves. Sa présence n'est donc pas la bienvenue surtout que les abeilles sont déjà mise à mal par les néonicotinoïdes (pesticides) et ainsi que par la présence du frelon asiatique.

 

Notons que le frelon oriental ne sélectionne pas forcément que des abeilles dans son régime alimentaire mais peut également vous débarrasser de certains ravageurs au jardin, pourvu qu'ils constituent une bonne source de protéines pour nourrir ses larves.

 

 

Dans tous les cas, ne prenez jamais l'initiative de détruire un nid, ne serait-ce que pour vous préserver du danger que cela représente.

LE FRELON EUROPEEN

Le frelon européen (Vespa cabro) est un insecte social faisant partie de l'ordre des hyménoptères tout comme l'abeille ou la guêpe. Il ne doit pas être confondu avec le frelon asiatique (Vespa velutina), considéré comme une espèce invasive.

Il est reconnaissable à son aspect de grosse guêpe au vol bruyant et à son corps imposant jaune rayé de noir. Une reine 'bien en chair' peu atteindre jusqu'à 40 mm de longueur alors que les ouvrières et les mâles dépassent rarement 28 mm de longueur. La tête du frelon européen est jaune orné d'un motif noir prolongé par deux antennes brunes ou noires lui donnant l'aspect d'un masque assez effrayant d'autant que ses mandibules bien développées n'arrangent pas son affaire.

Cet insecte a mauvaise réputation, pourtant, il n'est pas agressif et n'est en aucun cas un piqueur spontané. Sa piqûre n'est pas plus douloureuse ou dangereuse que celle d'une abeille. Il ne pique que par défense, lorsque l'on s'approche trop près de son nid ou qu'il se sent piégé ou agressé.